L’
Aviation de l’avenir.
La
Renaissance a reçu du général
Marieni directeur général de l'aéronautique italienne,
l'intéressante lettre qui suit:
J'accepte l'aimable invitation de la Renaissante avec d'autant plus
de plaisir que si le divin Léonard eut l'intuition claire du
principe du vol humain, et dessina la machine à laquelle le moteur seul
manquait pour s'élever dans les airs, les premiers pas de l'aéronavigation
sont due au génie français. Si bien que dans le domaine du ciel a été
consacré une fois de plus la fraternité, la supériorité latine.
C'est
en France, à la bataille de Fleurus, qu'on se servit pour la première
fois d'un aérostat de guerre. C'est la France qui fut le berceau des
récents et décisifs progrès de l'aéronautique pour les plus légers et
les plus lourds que l'air. La France a écrit dans le livre du
martyrologe les plus beaux noms de pionniers de la sublime conquête. La
France, enfin, quand elle ne fut pas créatrice, fut le plus intelligent
des mécènes.
L'
Italie à son tour se servit des machines volantes, en combattant pour la
civilisation en Lybie et montra les services que cette arme pouvait
rendre dans la guerre moderne.
Mais depuis ce temps-là, que de progrès - et quels progrès - dans la
technique de construction des appareils et des moteurs !
Les
libellules incertaines sont devenues des aigles puissants. L'avion de
guerre est un dreadnought ou un torpilleur de l'air : il affronte les
voies de la tempête et porte sa charge de mort à des centaines de
kilomètres de son point de départ ; il vole sur les infanteries et prend
part aux grandes batailles ; il transporte des armes et des explosifs
capables d'abattre des vaisseaux énormes et des fortifications
formidables.
Je crois fermement que la guerre se décidera dans l'air, -
si tant est que la guerre doive, comme je le souhaite, se résoudre par
les armes. Et cette solution sera, dans son horreur, la moins
féroce, parce qu'au lieu de se proposer la destruction des hommes, elle
tend à l'anéantissement des centres de production de guerre de l'ennemi,
de ses usines, de ses voies de communication, de ses vaisseaux de guerre
et marchands cachés dans ses ports.
Voilà,
selon moi, ce que doit être la tâche des soldats de l'air. Ainsi les
aigles de Rome sillonneront à nouveau les chemins battus par les aigles
qui guidèrent les légions de César. Avec les yeux dans le soleil, ils
iront vers leur but, portant à leurs rostres le drapeau d'Italie aux
trois couleurs. Aigles de France et aigles d'Italie combattront en
phalanges unies leur ennemi commun, jusqu'au moment où nous retrouverons
les jours plus purs, les
ciels plus étoilés. |